mercredi 24 mars 2010

SOLUTIONS FACE AU TERRORISME ET A L’ANARCHIE, PROPOSEES PAR BEDIUZZAMAN SAID NURSI


Tout au long de l’histoire, il y eut des périodes lors desquelles les fléaux du terrorisme et de l’anarchie se sont intensifiés, posant une menace sur des populations entières. De multiples solutions ont été proposées ; l’un de ceux qui insistait sur l’importance d’une lutte radicale contre le terrorisme et l’anarchie fut le grand érudit islamique turc, Bediuzzaman Saïd Nursi (1877-1960). Il disait que la première chose à faire était de propager la morale du Coran ; à cette fin, il fit un certain nombre de recommandations.

A l’époque où Bediuzzaman vivait, le monde subissait des changements radicaux. La Première Guerre Mondiale eut un impact particulier sur sa vie. Pendant cette guerre, il a mené les forces des milices ottomanes sur le front caucasien contre l’invasion des russes, ce pourquoi il a été récompensé par la suite d’une médaille de guerre. Il fut fait prisonnier en mars 1916 et fut détenu en Russie pendant deux ans. Début 1918, il s’évada de prison et retourna à Istanbul via Varsovie, Berlin et Vienne.
Il était donc en première ligne pour être témoin de la chute de l'Empire Ottoman et de la fondation de la République Turque. Il vit également la Révolution Russe placer le communisme au pouvoir, le conflit entre les grandes puissances européennes, et les difficultés que les deux Guerres Mondiales ont infligées à la République Turque. Comme nous pouvons le constater dans ses écrits, il fit une analyse détaillée de tous ces événements, évaluant tous les développements politiques en vertu du Coran. Il mit toujours en évidence le fait que lorsqu’une société tourne le dos à la morale religieuse, elle en subit de lourdes conséquences ; et que c’est seulement en unissant leurs forces, que les musulmans pourront l’emporter sur les idéologies athéistes.
Bediuzzaman savait que le terrorisme et l’anarchie se manifesteraient à son époque et par la suite. Il essaya par conséquent d’alerter les gens sur un certain nombre de solutions possibles à ces terribles problèmes. Selon ses termes, "... La religion condamne férocement les discordes et l’anarchie. L’anarchie ne reconnaît aucun droit. Elle transforme la morale humaine et les oeuvres de la civilisation en morale animale."51 Ce fut la meilleure expression possible de l’idée que l’Islam a de la terreur et de la violence, chose que Bediuzzaman passa sa vie à mettre en évidence. Comme il le dit un jour, "Patience et endurance sont nécessaires pour mettre un terme à l’anarchie et maintenir l’ordre public, avec toute la sincérité au service de la foi. Je suis donc parfaitement heureux de sacrifier mon renom à cette fin."52 Il déclara que dans la lutte contre l’anarchie et le terrorisme - lutte qui nécessite de la patience et de l’endurance - les croyants portent une grande responsabilité.
Son expérience et ses paroles indicatrices sont de grande valeur à l’heure actuelle. Nous devrions considérer avec attention chaque déclaration faite par cet estimable individu, qui passa sa vie à essayer de construire un monde d’amour et de sagesse, se basant sur la morale du Coran.

BEDIUZZAMAN DISAIT TOUJOURS : LE TERRORISME
NE POURRA ETRE VAINCU QUE PAR L'AMOUR
L’aspect le plus remarquable de ses déclarations est l’importance qu’il attache à l’amour et à la vie humaine, inspiré par la morale du Coran. Comme il l’a dit un jour :
La vraie leçon du Coran est la suivante : s’il y a dix monstres et une personne innocente dans une maison … il est permis de brûler cette maison … même si la morale du Coran interdit pareil acte… [pour] éliminer dix innocents juste pour un monstre ? Brûler cette maison ne relèverait pas de la cruauté et de la perfidie les plus importantes ? ... La morale du Coran interdit de mettre des vies en danger ou de nuire à 90 pour cent d’innocentes personnes pour les dix pour cent de monstres qui mettent la sécurité en péril. Nous devons être conscients que nous sommes contraints par la religion à préserver la sécurité et à nous conformer à cette leçon du Coran …53
Par ces paroles, Bediuzzaman révélait l’immense importance de la vie humaine, que chaque sacrifice possible devrait être fait pour sauver la vie d’un seul individu, que le contraire équivaudrait à commettre une grande cruauté. Les musulmans doivent travailler à l’instauration de la paix et de la sécurité. Comme cette responsabilité est un commandement de Allah, les croyants usent de tous les moyens à leur disposition pour propager la morale de la religion. Là où le terrorisme et l’anarchie deviennent de terribles fléaux, un environnement dans lequel on vit selon la morale islamique ressemble au paradis. Bediuzzaman en dit autant dans un certain nombre de déclarations :
Si un musulman quitte la communauté musulmane, il se détourne de la religion, devient un anarchiste et devient toxique pour la société. Parce que l’anarchie ne reconnaît aucun droit, et transforme la bonne nature de l’humanité en morale d’animaux sauvages.54
Un vrai musulman, un croyant sincère, n’encourage jamais l’anarchie ni la méchanceté … la religion condamne férocement les discordes et l’anarchie. Parce que l’anarchie ne reconnaît aucun droit, et transforme la bonne nature de l’humanité et les œuvres de la civilisation en moralité d’animaux sauvages.55
Il précise que transmettre la morale de la religion ouvrirait un grand dialogue, même dans les cœurs de l’intolérant, de l’intransigeant et de l’agressif. L’amour de Allah préserverait les gens de toutes les formes de tyrannie. Il soulignait que chaque devoir du musulman est de raconter les beautés de la religion et les vérités du Coran, afin d’introduire cet amour dans les cœurs des gens. Bediuzzaman insistait un jour sur le fait que sa collection Risale-i Nur ("Lettres de Lumière", une compilation de tous ses écrits) remplissait cette fonction :
Oui, Risale-i Nur, et la foi basée sur la preuve et les vérités du Coran, explique et élucide des questions de façon adaptée aux époques et d’une façon telle que la communauté les accepte, a mené des millions de personnes à étudier la foi et la croyance, a éveillé l’amour islamique et le dialogue dans leurs âmes, et dressé un mur spirituel contre l’athéisme et l’immoralité, signes d’anarchie. Oui, l’union de l’idéal sacré et de l’objectif forment une force invincible, un mur infranchissable, un pouvoir spirituel dans les âmes des gens, leurs cœurs et leurs esprits.56

L’IMPORTANCE DE LA MORALE CORANIQUE
DANS L’ARGUMENTAIRE CONTRE LE TERRORISME
A chaque occasion, Bediuzzaman rappelait aux gens que dans la lutte contre la terreur et l’anarchie, l’arme la plus efficace était la propagation de la morale religieuse. Comme il l’ordonna,
Les villes sont également des foyers pour leurs habitants. Si la croyance en l’au-delà ne régente pas les membres de cette grande famille, des vices tels que la malice, l’intérêt personnel, les faux-semblants, l’égoïsme, le manque de naturel, l’hypocrisie, la corruption et la déception prédomineront - et remplaceront la sincérité, la cordialité, la vertu, le zèle, l’abnégation, la recherche du plaisir de Allah et la récompense de l’au-delà, qui sont les bases d’une bonne conduite et d’une bonne morale. L’anarchie et la sauvagerie domineront sous un ordre et une humanité sommaire, empoisonnant la vie de la ville. Les enfants deviendront des fauteurs de troubles, les jeunes se mettront à boire, les forts s’engageront dans l’oppression, et les plus âgés se mettront à pleurer.57
Dans les sociétés qui tournent le dos à la religion, le mensonge, l’oppression, l’anarchie, la violence et le terrorisme voient le jour. Des vertus comme la coopération, le sacrifice et l’honnêteté passent outre. Les gens pensent seulement à leurs intérêts personnels, songeant uniquement à leur propre confort et travaillant seulement pour eux-mêmes. Pourtant, lorsque la société se conforme à la religion, la coopération, l’amitié et la fraternité prédominent. Plus loin dans sa déclaration, Bediuzzaman donne des exemples des avantages que la morale religieuse peut offrir à la famille et à la vie sociale.
Par analogie, le pays est aussi un foyer, et la patrie, le foyer de la famille nationale. Si la croyance en l’au-delà domine, alors le vrai respect, la chère compassion, l’amour désintéressé, l’entraide, le service et les relations sociales honnêtes, la charité sincère, la vertu, la grandeur modeste et l’excellence commenceront à se développer. Il dit aux enfants, "Cesse de musarder ; tu gagneras le paradis !" et leur enseigne le sang-froid à travers les instructions du Coran. Il dit aux jeunes, "Le feu de l’enfer existe, abandonnez votre ivresse !" et les ramène à la raison. Aux oppresseurs, il déclare, "Il y a des supplices sévères ; vous recevrez un choc !" et les fait se soumettre à la justice. Aux plus âgés, il dit, "Vous attendre dans l’au-delà est une joie sans fin, bien plus grande que toute la joie que vous avez perdue ici, quant à la jeunesse immortelle, essayez de la gagner !" Il transforme leurs larmes en rire. Il montre ses effets favorables dans chaque groupe, particuliers et universels, et les éclaire. Les sociologues et moralistes, concernés par la vie sociale de l’humanité, devraient en prendre bonne note. Si le reste des milliers de privilèges et avantages de la croyance en l’au-delà sont comparés aux cinq ou six auxquels nous avons fait allusion, on comprendra que la croyance est le seul moyen de connaître la joie dans ce monde et le suivant, et dans les deux vies.58
Comme ces exemples le suggèrent, une fois que les gens se conforment à la religion, il est facile de les conseiller, de leur interdire de faire le mal, et de les inciter à se tourner vers le droit chemin. Bediuzzaman disait souvent que le terrorisme et l’anarchie pouvaient être détruits uniquement si les gens vivaient selon la morale du Coran - ordonnant l’amour, la tolérance, la paix, le pardon, l’affection et la compassion ; s’opposant à toutes les formes de mal et de méchanceté. Les termes de son appel aux musulmans à adhérer aux vérités du Coran, toujours en mettant en évidence que seule la religion régnante peut mettre un terme à l’anarchie dans le monde.
La seule solution face à la ruine et à la destruction occasionnées par l’anarchie, qui menace et inflige de terribles calamités à l’humanité, est la vérité éternelle et infinie d’une religion sacrée et divine.59
Bediuzzaman soulignait souvent que la morale du Coran, et sont interprétation dans Risale-i Nur contribuèrent grandement à l’élimination du terrorisme et de l’anarchie, et continueraient à faire comme tel à l’avenir. Chaque effort pour expliquer la morale coranique et inviter les gens à emprunter le chemin du véritable Islam remplit ce devoir et joue un rôle important dans la lutte contre le terrorisme. Bediuzzaman attire l’attention sur l’importance de ceci : "Risale-I Nur n’a absolument aucun rapport avec la politique. Mais comme il a brisé l’incrédulité absolue, il détruit et rejette l’anarchie, sous-jacente à l’incrédulité absolue, et le despotisme absolu qui la dissimule."60
Dans une autre déclaration, il communique certains points essentiels pour se débarrasser de l’anarchie. "Respect, compassion, bannir le péché, sécurité, abandonner l’anarchie et être docile face à l’autorité."61 Plus loin dans la même affirmation, il décrit comment Risale-i Nur remplit les devoirs entrepris :
Lorsque Risale-i Nur examine la vie de la société, il établit et renforce ces cinq principes de manière puissante et sacrée, et préserve le fondement de l’ordre public … Au cours des vingt dernières années, Risale-i Nur a transformé cent mille personnes en membres innocents et bienfaisants de cette nation et pays.62

ART, SAGESSE ET HARMONIE TOTALE
Dans ses œuvres, Bediuzzaman Saïd Nursi propose une description détaillée de la forme que la lutte contre le terrorisme, l’athéisme, l’anarchie et les problèmes du monde islamique devrait adopter : "Nos ennemis sont dans l’ignorance, la pauvreté et le conflit intérieur. Nous combattrons ces trois ennemis avec les armes de la sagesse, la compétence et l’harmonie totale."63 Ces paroles vitales attirent l’attention sur trois graves dangers : l’ignorance, la pauvreté et le conflit.
Il est essentiel de mettre en garde le public contre le premier de ceux-ci, l’ignorance. Dans le monde islamique actuel, la grande majorité a une certaine connaissance de la religion et de la croyance en Allah. Pourtant, cette même majorité examine rarement en profondeur la religion et ses valeurs spirituelles. Parce que leur connaissance est généralement superficielle et obtenue de façon indirecte, il est impossible pour eux de traduire la bonne morale de la religion en actes, dans son véritable sens. Il est donc essentiel de supprimer ce manque de connaissance.
La pauvreté du monde musulman est le second danger cité par Bediuzzaman. La pauvreté ne permet pas aux gens de recevoir une bonne éducation, ce qui nourrit l’ignorance. Elle engendre également un sentiment de faiblesse chez les musulmans et nourrit par conséquent leur sentiment de frustration et leur radicalisme. Le premier danger est le conflit intérieur par rapport aux nombreux problèmes du monde musulman. Lorsque les parties ne parviennent pas à atteindre un accord sur des valeurs élémentaires, leur débat sur les idées dégénèrent généralement en hostilités, conflits et même guerres civiles. La tolérance et le respect mutuel ne sont pas seulement des nécessités entre les civilisations mais également à l’intérieur d’une civilisation.
Mais il est vrai qu’une attitude constructive peut résoudre ces problèmes et conflits. Les voies de la raison et de la conscience sont un seul et même chemin. Pour cette raison, la vérité doit être déclarée ouvertement, en dépit du chaos et des discordes engendrés par le conflit. Contre ces trois dangers, Bediuzzaman insiste également sur les mesures à prendre.
La première d’entre elles, l’art, occupe une place très importante et signifie plusieurs choses : premièrement, qu’il faut apprendre aux gens à comprendre la beauté et l’esthétique. Ces bénédictions de Allah détourneront les âmes humaines de la force brutale. Savoir que l’art est une bénédiction de Allah, et le remercier pour cela, augmentent la profondeur spirituelle des gens. Pour cette raison, il est extrêmement important de révéler la beauté complète de l’art de Allah tout autour de nous. Les artistes doivent agir en conséquence, et le dévot doit se tourner vers l’art avec la même conscience. Chaque explication de la morale de la religion doit garder les valeurs artistiques à l’esprit. Il est extrêmement important de démontrer la compréhension artistique supérieure du dévot de toutes les œuvres écrites, avec des images colorées, un langage simple et clair, et une impression de bonne qualité.
La sagesse incarnée dans les écrits est également une forme d’art. Les termes employés, les exemples utilisés et les moyens d’expression efficaces et frappants font tous impression sur le lecteur. Lorsqu’il s’agit d’expliquer les beautés de la religion, de simples moyens d’expression - contrairement aux méthodes peu claires, confuses et abstraites - permettent de saisir plus facilement la vérité et de la comprendre.
La "sagesse" à laquelle Bediuzzaman fait allusion est la possession de la connaissance. Les musulmans doivent être les maîtres de la connaissance à l’époque à laquelle ils vivent. Cela, bien sûr comprend la science et les sciences sociales. Comme un musulman est un représentant terrestre de la religion que Allah a choisie pour l’Homme, il doit être au fait des sciences, cultures, pensées et technologies de son époque, tout comme il doit être capable d’utiliser cette connaissance avec efficacité.
La méthode finale recommandée par Bediuzzaman, l’harmonie totale, doit être occasionnée par tout musulman qui veut atteindre la sécurité et le bien-être et voir le monde islamique prospérer à nouveau. L’histoire montre que l’unification et l’harmonie dans le monde islamique ont toujours apporté le succès. L’âge d’or du Prophète (pbsl) et des premiers califes, l’Empire Abbasside, l’Empire de Saladin ou l’Empire Ottoman ; tous ces exemples indiquent que l’unification parmi les musulmans eux-mêmes donna naissance à des états puissants et victorieux et pourtant justes et tolérants également. Durant les périodes de tourmente, les musulmans comme les non musulmans ont souffert.
Donc, le renouveau du monde islamique est dû à l’unification des musulmans partout dans le monde, dépassant les conflits ethniques, sectaires et sociaux. Une fois ceci accompli, la formation d’une unité politique - en termes d’Union islamique - sera également proche. Une telle Union résoudra les querelles à la fois parmi les musulmans eux-mêmes et entre les musulmans et les non musulmans ; guérir les éléments radicaux du monde islamique au moyen de l’éducation et de la persuasion ; et établir de bonnes relations entre la civilisation islamique et les autres civilisations.

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